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Des examens poussés sur des personnes se disant atteintes du syndrome de la Havane, un trouble inexpliqué qui a affecté des dizaines de diplomates ou employés américains d'ambassades, n'ont pas révélé de lésions cérébrales notables, selon une étude d'une agence de santé américaine.
L'étude, menée par des chercheurs des Instituts nationaux de santé (NIH) et publiée lundi dans la revue JAMA, a impliqué 81 patients ayant fait l'expérience d'"incidents anormaux de santé", selon la terminologie employée aux Etats-Unis.
Ces troubles (migraines, vertiges, nausées, troubles de la vision...) ont d'abord frappé des diplomates américains et canadiens en poste à Cuba en 2016, d'où son nom de "syndrome de La Havane".
Ils ont ensuite été signalés ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche) et même à Washington.
Les chercheurs des NIH se sont attachés à identifier des lésions cérébrales en comparant les résultats d'IRM entre les patients se disant atteints du syndrome et un groupe de contrôle.
L'étude "n'a révélé aucune différence notable (...) de la structure ou de la fonction cérébrale" entre les individus des deux groupes, soulignent-ils.
Dans une autre étude des NIH, également publiée lundi dans JAMA, les chercheurs ont tenté d'identifier des différences dans les marqueurs biologiques entre les personnes atteintes et un groupe de contrôle.
Sans révéler là non plus de "différences notables", "à l'exception d'évaluations objectives et autodéclarées de déséquilibre et de symptômes de fatigue, stress post-traumatique, et dépression".
Les deux études ont cependant été critiquées dans un éditorial publié également par JAMA lundi et écrit par David Relman, un microbiologiste de la faculté de médecine de Stanford.
Selon ce chercheur, qui a travaillé sur la question de ces "incidents anormaux de santé", "si l'étude des NIH a utilisé des techniques avancées d'imagerie cérébrale, la technologie actuelle d'IRM est potentiellement insensible, ou mal calibrée" pour certaines caractéristiques de ces troubles.
Pour Leighton Chan, auteur principal d'une des deux études et cité dans un communiqué des NIH, malgré ces résultats "il est important de reconnaître que ces symptômes existent bel et bien, provoquent d'importantes perturbations dans la vie de ceux qui en sont touchés, et peuvent être assez durables, handicapants, et difficiles à traiter".
L'affaire du "syndrome de la Havane" avait entraîné dès le début de vastes spéculations sur son origine. Certains responsables américains ont minimisé au départ les symptômes parfois attribués au stress, d'autres évoquant en privé de possibles attaques et soupçonnant des pays comme la Russie.
Mais le renseignement américain avait estimé en mars 2023 "très improbable" qu'une puissance étrangère ou une arme soit à l'origine du mystérieux trouble.
(A.Berg--BBZ)