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Joe Biden est arrivé mercredi en France pour les commémorations du Débarquement allié du 6 juin 1944, qu'Emmanuel Macron doit lancer avec de premiers hommages aux maquisards bretons, aux premiers parachutistes de la France libre et aux nombreuses victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale.
Le président des Etats-Unis a atterri à l'aéroport d'Orly, près de Paris, à 9H28, accueilli par le Premier ministre Gabriel Attal. Jeudi, il rejoindra les plages normandes pour le 80e anniversaire du D-Day, cette opération massive menée dans le plus grand secret par les Américains, les Britanniques et des commandos de la France libre pour ouvrir la voie à la libération de l'Hexagone puis à la défaite de l'Allemagne nazie.
En sa présence, mais aussi avec le roi Charles III, le chancelier allemand Olaf Scholz ou encore le chef de l'Etat italien Sergio Mattarella, le président français pourra afficher l'unité des Occidentaux alors qu'un conflit d'envergure frappe à nouveau l'Europe.
Symbole fort, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera là, tandis que la Russie, invitée il y a dix ans, a été formellement exclue des cérémonies justement en raison de sa "guerre d'agression" contre l'Ukraine.
En marge de ces cérémonies, Joe Biden aura l'occasion de s'entretenir avec son homologue ukrainien pour voir "comment nous pouvons continuer à approfondir notre soutien", a indiqué la Maison Blanche. D'autres discussions entre les deux hommes sont prévues lors du sommet du G7 en Italie, du 13 au 15 juin.
Alors qu'approchent les élections européennes de dimanche annoncées comme très mauvaises pour son camp, Emmanuel Macron a décidé cette année de prolonger les commémorations sur trois jours, de mercredi à vendredi.
"En Normandie, mais également en Bretagne, nous allons continuer à honorer toutes les mémoires de ceux qui ont contribué à notre libération: ceux qui se sont levés pour combattre le nazisme, ceux qui se sont battus sur tous les fronts, ceux qui ont souffert et ceux qui ont pris tous les risques pour apaiser les souffrances", écrit-il dans le dossier de presse de ce rendez-vous diplomatique hors normes.
Mercredi matin, il doit présider une première cérémonie à Plumelec, dans le Morbihan, pour souligner "le rôle de la résistance bretonne et des parachutistes SAS, venus d'Angleterre et issus de toutes les régions de France, jusqu'à l'Océanie, qui ont joint leurs forces pour retenir les renforts allemands".
- "Capitale des ruines" -
C'est là en effet que débute, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, l'opération Overlord pour ouvrir un nouveau front face à Adolf Hitler. Et c'est là, explique un conseiller du président, qu'est tué le "premier mort de la Libération", un résistant breton parti en Angleterre.
Emmanuel Macron doit prendre la parole et déposer une gerbe en compagnie du colonel Achille Muller, dernier des parachutistes français ayant participé à l'opération.
"Bienvenue en France aux héros", a écrit mardi sur X le président français.
A Plumelec, "tous les drapeaux" installés dans le cadre des commémorations ont été volés dans la nuit" de lundi à mardi, selon la mairie qui fait également état de dégradations sur des abribus et annonce l'ouverture d'une enquête. D'après Ouest-France qui a publié des photos, des inscriptions telles que: "La Bretagne n'est pas à vendre", "Macron hors de Bretagne", "Ici c'est pas la France", ont notamment été taguées.
Mercredi après-midi, Emmanuel Macron sera à Saint-Lô, dans la Manche, pour prononcer un discours sur les victimes civiles des bombardements alliés.
"Capitale des ruines", selon l'expression du dramaturge irlandais Samuel Beckett, "Saint-Lô est le symbole de toutes nos cités qui, à cette époque, ont connu la destruction", selon Emmanuel Macron. "Leur souffrance, l'héroïsme des secouristes et l'abnégation de ceux qui les ont rebâties doivent trouver toute leur place dans notre mémoire collective."
On compte entre 50.000 et 70.000 victimes civiles des bombardements alliés en France, dont 10.000 pour la seule Normandie à l'été 1944. Quatre cents morts dans la nuit du 6 au 7 juin à Saint-Lô, qui sera libérée le 18 juillet, détruite à 90%.
Mercredi soir enfin, Emmanuel Macron rendra hommage aux détenus de la prison de Caen, principalement des résistants, fusillés par les Allemands lors du Débarquement.
(A.Berg--BBZ)