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Les pompiers poursuivaient vendredi leur lutte acharnée contre plusieurs incendies en France et dans la péninsule ibérique, où les températures restaient suffocantes, tandis que, plus au nord, le Royaume-Uni était en alerte rouge et craignait de dépasser les 40 degrés la semaine prochaine.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Attisés par ces chaleurs extrêmes, deux incendies ont brûlé quelque 7.700 hectares depuis mardi dans le sud-ouest de la France, où "la thèse criminelle" est désormais "privilégiée". Un autre s'est déclaré près de la très touristique Dune du Pilat, dans la même région.
"Ici, il y avait des tunnels de feu, il faut imaginer une boule de feu", a raconté à l'AFP le commandant Laurent Dellac, qui s'exprimait de La Teste-de-Buch.
"Je n'ai jamais vu ça et on a l'impression que c'est post-apocalyptique, vraiment, ça tombe de partout, sur les voitures, c'est inquiétant", a dit jeudi Karyn, une habitante de Cazaux, juste avant l'ordre d'évacuation préventive de ce village proche de la Dune du Pilat.
Déclenché jeudi après-midi par le passage d'un train qui aurait généré des étincelles, un autre incendie s'est propagé sur 1.205 hectares (sans forcément les consumer) près d'Avignon, dans le sud-est, avant d'être fixé.
- 37 degrés à 7h du matin en Espagne -
Au Portugal, plus de 2.000 pompiers étaient toujours à pied d'oeuvre pour tenter de venir à bout de quatre foyers importants dans le nord et le centre.
Selon la protection civile, ces incendies ont fait un mort et une soixantaine de blessés.
Depuis le début de l'année 2022, un peu plus de 30.000 hectares sont partis en fumée au Portugal, le chiffre le plus élevé au 15 juillet depuis 2017, une année marquée par des feux de forêt meurtriers ayant fait une centaine de morts.
Côté espagnol, le Premier ministre Pedro Sanchez disait dans un tweet être très "attentif à l'évolution des incendies actifs qui ont entraîné l'évacuation de plusieurs communes", évoquant "un risque extrême face aux températures très élevées".
Le plus inquiétant de ces feux était celui d'Estrémadure, une région frontalière du Portugal, où des milliers d'hectares ont brûlé ces derniers jours. Celui-ci connaissait une "évolution défavorable" et menaçait le Parc National de Monfragüe, une zone naturelle protégée pour sa biodiversité.
Un autre feu de forêt préoccupait les autorités à Minjas, à quelques dizaines de kilomètres à peine de Malaga, en Andalousie (sud), où 2.300 personnes des localités alentour ont été délogées, ont dit les services de secours.
Tandis que de l'autre côté de la Méditerranée, une personne a trouvé la mort dans les incendies qui ravagent des régions boisées reculées du nord du Maroc, selon les autorités.
Si la chaleur ne laissait toujours aucun répit aux espagnols qui devront attendre le début de la semaine prochaine pour connaître des températures un peu plus clémentes.
A 16H20 (14H20 GMT), il a fait 43,9 degrés dans la province de Badajoz (sud-ouest) et la plupart des régions affichaient un mercure au-dessus de 40 degrés.
Au Portugal, la température a atteint jeudi 47 degrés dans le nord, un record pour un mois de juillet dans ce pays, les maximales devraient baisser vendredi à 41 degrés.
- Alerte rouge au Royaume-Uni -
En France, au contraire, les températures, qui ont atteint 37/38 degrés dans le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône jeudi, devraient encore grimper vendredi à 38/40 degrés au sud d'une ligne Bordeaux - Lyon.
Cette vague de chaleur va s'étendre plus au nord à partir du week-end.
Au Royaume-Uni, qui a émis pour la première fois une alerte rouge "chaleur extrême" pour lundi et mardi, la population se prépare à des températures potentiellement jamais atteintes.
"Nous espérions ne jamais arriver à cette situation, mais, pour la première fois, nous avons des prévisions qui dépassent les 40°C au Royaume-Uni", a déclaré le Dr Nikos Christidis, un spécialiste du climat au Met Office. Le record absolu de température dans ce pays (38,7 degrés) date de 2019.
Le service de santé publique NHS a mis en garde contre un "bond" des hospitalisations liées à la chaleur tandis que les compagnies ferroviaires n'ont pas exclu des annulations inopinées de trains en raison des températures.
L'Irlande et la Belgique s'attendent également à un début de semaine caniculaire avec un mercure pouvant monter respectivement jusqu'à 32 et 38 degrés localement.
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a par ailleurs mis en garde sur la mauvaise qualité de l'air, un aspect "malheureusement omis de ces vagues de chaleur", selon le responsable scientifique Lorenzo Labrador, qui évoque les "hautes concentrations de polluants atmosphériques et des niveaux d'ozone".
(K.Lüdke--BBZ)