AEX
-3.4300
"Plus chaud que le Sahara": le Royaume-Uni subit une vague de chaleur sans précédent, le seuil des 40°C pouvant même être atteint mardi, et la France connaît de son côté lundi des records de chaleur et un soleil de plomb.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Pour la première fois, l'Agence de sécurité sanitaire britannique a émis une alerte de niveau 4, le plus élevé, correspondant à une urgence nationale, mettant en garde contre les risques que la chaleur fait peser même sur les personnes jeunes et/ou en bonne santé.
"Le réchauffement climatique est vraiment là. Il faut agir face à ce phénomène... et aussi apprendre à vivre avec", a commenté à l'AFP Gary Evans, retraité de 68 ans dans la station balnéaire de Tankerton, dans le sud-est du pays.
"C'est un signe de ce qui nous attend... et bien sûr, c'est une énorme inquiétude pour leur avenir", lance Ceri Sherlock, mère de famille, en faisant un geste vers ses enfants avec qui elle se promène dans cette station balnéaire.
A l'opposé, Dave Williams, plombier de 64 ans, critique le fait qu'on parle de la canicule "comme si on n'avait jamais connu d'été". "Si c'est pas le Brexit, c'est le climat: on ne sait vraiment pas parler d'autre chose ?", s'exclame-t-il.
Les températures les plus chaudes en Grande-Bretagne sont attendues pour mardi et pourraient dépasser le seuil des 40°C, une première dans le pays. Le record britannique remonte au 25 juillet 2019, avec 38,7 degrés relevés à Cambridge, dans l'est de l'Angleterre.
Les écoles de certains comtés resteront fermées, tandis que d'importantes perturbations sont attendues dans les transports.
- Milliers de personnes évacuées en France -
En France, la chaleur s'accentuait lundi au plus fort de l'épisode caniculaire: la carte du pays a viré au cramoisi sur une large partie de la façade atlantique, avec 15 départements en vigilance rouge pour canicule et un premier record historique de température battu à Brest (ouest) avec 35,8°C, contre 35,2°C enregistré dans la ville en 1949.
Quelque 8.000 personnes sont en outre en cours d'"évacuation préventive" lundi de deux quartiers de La Teste-de-Buch (sud-ouest), ville du très touristique bassin d'Arcachon touchée par un immense incendie depuis plusieurs jours, au bord de l'Atlantique, a annoncé la préfecture.
Le département de la Gironde est frappé par deux gigantesques feux depuis une semaine, à La Teste-de-Buch et à Landiras, qui ont déjà brûlé plus de 13.000 hectares de végétation.
L'Espagne est pour sa part en proie à une suffocante vague de chaleur depuis plus d'une semaine qui a provoqué de nombreux incendies ayant ravagé des dizaines de milliers d'hectares à travers le pays.
Lundi, la quasi-totalité de l’Espagne restait en alerte "risque extrême" d’incendie, le niveau le plus haut. Le pays, qui étouffe depuis le 10 juillet avec des maximales dépassant nettement les 40 degrés et redescendant peu la nuit, devrait connaître un très court répit en ce début de semaine.
"Le changement climatique tue des personnes (...) mais aussi notre écosystème, notre biodiversité", a réagi le président du gouvernement Pedro Sanchez lundi.
- Jour le plus chaud de l'année aux Pays-Bas -
Après avoir battu son record de température pour un mois de juillet jeudi, avec 47°C relevés dans le nord du pays, le Portugal devrait connaître une journée bien plus fraîche, mettant un terme à un épisode caniculaire de plus d'une semaine.
Dans le centre et le nord du Portugal, quelque 800 pompiers luttaient encore lundi contre quatre incendies.
En Espagne, les incendies qui font rage ont provoqué la mort d'un berger dans le nord-ouest du pays, un deuxième décès après celui d'un pompier dimanche dans la même zone.
Les Pays-Bas ont enregistré lundi leur jour le plus chaud de l'année jusqu'ici, la température ayant atteint au moins 33,6 degrés dans la ville de Westdorpe (sud-ouest). L'Institut pour la Santé publique et l'Environnement (RIVM) a émis un "code orange" pour la journée de mardi, où les températures pourraient atteindre les 38-39°C dans le sud et le centre des Pays-Bas.
La Belgique redoute aussi des records de chaleur mardi, le thermomètre pouvant grimper par endroits jusqu'à 40°C, selon l'Institut royal de météorologie (IRM). Des horaires ont été aménagés pour certains métiers exposés à la chaleur.
En Norvège, l'Institut météorologique s'attend à ce que le thermomètre dépasse les 30°C les jours prochains, dans le sud de la Norvège. Le record national de 35,6°C enregistré en 1970 ne devrait toutefois pas être battu.
burs-lp/mep/cpy
(Y.Berger--BBZ)