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Dans son petit atelier à Lomé, Sourou-Edjareyo Malazoué poursuit son rêve: devenir le premier concepteur automobile de son pays. Hier, il construisait le prototype de sa première voiture "Made in Togo" avec les moyens du bord. Aujourd'hui, il fignole un tricycle solaire.
"Je mets les bouchées doubles pour qu'il soit mis en circulation avant la fin de ce mois. Il ne reste que de petits réglages techniques", confie le jeune homme âgé de 25 ans.
Ce passionné de mécanique a construit l'engin hybride rechargeable avec l’énergie solaire, baptisé "Tree Aptor", en moins de quatre mois.
Au Togo, "Raouf" - comme l’appellent ses amis - est très connu pour sa voiture Raptor, qu’il a construite à l’image des véhicules sportifs tout-terrain Can-Am. Le tout, grâce à des tutoriels sur Internet et à partir de matériaux de récupération.
Il a commencé la construction de la Raptor en avril 2021 et l’a achevée en décembre : "le début n’a pas été facile. Mais à force de réfléchir, de chercher et de visionner des vidéos sur le net, j’ai construit ma voiture."
- "Jusqu'au bout" -
Autodidacte, Raouf, qui n’a jamais suivi aucune formation en mécanique, bricole depuis son enfance. "Je fabriquais de petites voitures et des vélos à l’aide des tiges de bois, des débris des feuilles de tôles et des fils de fer."
Ce débrouillard s’est lancé très tôt dans la réparation des téléphones portables en 2016, après son baccalauréat littéraire. Une activité qui lui permet de mettre de côté et de financer ses projets.
Pour construire la Raptor, il a investi plus de 3,8 millions de F.CFA (5.800 euros). Quant au tricycle en finition, il lui déjà coûté près de 2 millions de F.CFA (3.000 euros). Et ces engins ont une marque : RAF-X, qui dérive de Raouf.
"Petit à petit, je réalise mon rêve. Et je suis convaincu d’aller jusqu’au bout", insiste Raouf, au milieu de jeunes rassemblés autour de sa voiture stationnée sur un grand boulevard de la capitale.
"J’admire le jeune, chaque fois que je le croise à bord de sa voiture. C’est un modèle pour moi, une grande fierté", sourit Agouba Djima, un étudiant en génie logiciel dans une université privée de Lomé.
(K.Lüdke--BBZ)