Berliner Boersenzeitung - Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question

EUR -
AED 4.100593
AFN 77.415121
ALL 99.401365
AMD 432.532608
ANG 2.013835
AOA 1036.608223
ARS 1074.850088
AUD 1.637751
AWG 2.009578
AZN 1.914553
BAM 1.956452
BBD 2.256112
BDT 133.534528
BGN 1.965976
BHD 0.420727
BIF 3238.922016
BMD 1.116432
BND 1.442855
BOB 7.721436
BRL 6.05754
BSD 1.117453
BTN 93.463755
BWP 14.702639
BYN 3.656854
BYR 21882.072714
BZD 2.252301
CAD 1.514161
CDF 3205.277492
CHF 0.944965
CLF 0.037663
CLP 1039.241885
CNY 7.876433
CNH 7.87576
COP 4650.21956
CRC 578.846357
CUC 1.116432
CUP 29.585455
CVE 110.298816
CZK 25.095144
DJF 198.982787
DKK 7.459215
DOP 67.07696
DZD 147.738594
EGP 54.183251
ERN 16.746484
ETB 128.59903
FJD 2.455368
FKP 0.850229
GBP 0.839942
GEL 3.047851
GGP 0.850229
GHS 17.599632
GIP 0.850229
GMD 76.471646
GNF 9655.133082
GTQ 8.637648
GYD 233.733753
HKD 8.697404
HNL 27.718995
HRK 7.590635
HTG 147.256466
HUF 394.390564
IDR 16847.577163
ILS 4.213968
IMP 0.850229
INR 93.351322
IQD 1463.774994
IRR 46993.458659
ISK 152.291985
JEP 0.850229
JMD 175.556968
JOD 0.791213
JPY 158.635534
KES 144.142696
KGS 94.087347
KHR 4535.390482
KMF 492.737717
KPW 1004.78842
KRW 1485.278958
KWD 0.340423
KYD 0.931202
KZT 535.183667
LAK 24674.006694
LBP 100063.3742
LKR 340.140375
LRD 223.480517
LSL 19.469018
LTL 3.296534
LVL 0.675319
LYD 5.32268
MAD 10.836419
MDL 19.499328
MGA 5034.588624
MKD 61.635001
MMK 3626.1285
MNT 3793.636842
MOP 8.970411
MRU 44.23275
MUR 51.210562
MVR 17.148494
MWK 1937.602717
MXN 21.565285
MYR 4.675062
MZN 71.284504
NAD 19.469018
NGN 1805.851919
NIO 41.123344
NOK 11.71286
NPR 149.533808
NZD 1.788076
OMR 0.42978
PAB 1.117453
PEN 4.195005
PGK 4.43644
PHP 62.007205
PKR 310.777563
PLN 4.276075
PYG 8722.752395
QAR 4.073749
RON 4.97404
RSD 117.056828
RUB 102.904402
RWF 1504.874851
SAR 4.18934
SBD 9.274133
SCR 15.206594
SDG 671.536448
SEK 11.338824
SGD 1.44022
SHP 0.850229
SLE 25.507466
SLL 23411.020982
SOS 638.607227
SRD 33.328879
STD 23107.894155
SVC 9.777173
SYP 2805.069528
SZL 19.454139
THB 36.967864
TJS 11.878054
TMT 3.907513
TND 3.384438
TOP 2.623388
TRY 38.061582
TTD 7.595465
TWD 35.626914
TZS 3044.960797
UAH 46.305211
UGX 4149.309281
USD 1.116432
UYU 45.904073
UZS 14235.619446
VEF 4044334.590166
VES 41.034973
VND 27425.15899
VUV 132.545083
WST 3.123178
XAF 656.164047
XAG 0.035914
XAU 0.000431
XCD 3.017214
XDR 0.828161
XOF 656.164047
XPF 119.331742
YER 279.470913
ZAR 19.560006
ZMK 10049.230311
ZMW 29.080046
ZWL 359.490739
  • AEX

    15.8000

    908.42

    +1.77%

  • BEL20

    28.3100

    4253.1

    +0.67%

  • PX1

    170.4900

    7615.41

    +2.29%

  • ISEQ

    211.4000

    9998.62

    +2.16%

  • OSEBX

    10.6400

    1411.02

    +0.76%

  • PSI20

    -34.4500

    6720.43

    -0.51%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    26.3700

    2586.49

    +1.03%

  • N150

    47.9200

    3375.76

    +1.44%

Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question
Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question / Photo: STRINGER - AFP

Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question

Ses organisateurs promettent d'en faire un tournoi neutre en carbone mais la Coupe du monde de football au Qatar, qualifiée d'"aberration écologique" par ses détracteurs, s'annonce beaucoup plus nocive pour le climat que prévu.

Taille du texte:

"Nous sommes engagés à assurer une Coupe du monde de football totalement neutre en carbone. Nous y arriverons en mesurant, réduisant et compensant toutes les émissions de gaz à effet de serre associées au tournoi", a promis Hassan Al-Thawadi, le secrétaire général du Comité d'organisation du Mondial.

Cet engagement peine pourtant à convaincre et des personnalités ont annoncé vouloir boycotter la Coupe du monde en raison de son bilan écologique et humain. L'ancienne star de Manchester United Eric Cantona a dénoncé une "aberration écologique, avec tous ces stades climatisés" ainsi qu'une "horreur humaine", tandis que plusieurs grandes villes françaises ont renoncé à installer des écrans géants pour diffuser les matchs.

La promesse de neutralité carbone est "de la poudre aux yeux", juge Julien Jreissati, directeur de programme pour Greenpeace au Moyen-Orient. Ce "n'est pas une réponse à l'urgence climatique et peut être considéré comme du greenwashing/sportswashing", selon lui.

"Cette publicité autour de la neutralité carbone est trompeuse et n'est pas fidèle à l’impact climatique réel que l'événement va avoir", abonde Gilles Dufrasne, auteur d'un rapport sur le sujet pour l'ONG basée en Belgique Carbon Market Watch.

Selon un rapport commandé par la Fifa, la compétition devrait générer 3,6 millions de tonnes équivalent CO2, contre 2,1 millions lors de la précédente édition en Russie, en 2018. La vaste majorité (95%) provient d'émissions indirectes, liées essentiellement au transport, à la construction des infrastructures et au logement.

Mais ce bilan des émissions est incomplet, juge Carbon Market Watch, qui estime que l'empreinte carbone de la construction des stades pourrait avoir été sous-estimée d'un facteur huit: il faudrait comptabiliser 1,6 million de tonnes de CO2 et non 0,2 million.

Une différence majeure qui reflète un choix méthodologique: le Qatar juge en effet que les stades seront utilisés après la Coupe du monde, et donc que leur impact sur l'environnement n'est pas attribuable au seul événement, tandis que Carbon Market Watch pense l'inverse. La pleine utilisation des stades après 2022 dans un pays de 2,4 millions d'habitants est sujette à caution, estime l'ONG.

Hôte de la Coupe d'Asie de football à l'été 2023, le Qatar, lui, annonce qu'un stade sera entièrement démonté et que les sept autres seront partiellement dédiés à d'autres usages pour le grand public, écoles, bureaux, hôtels etc.

- "Enorme erreur" -

La climatisation des stades, souvent retenue comme symbole de gâchis énergétique et environnemental, ne pèse pourtant pas lourd dans le bilan. "C'est relativement minime comparé aux émissions totales de la construction des stades ou aux émissions totales du transport aérien", confirme Gilles Dufrasne.

Compte tenu de l'impact climatique de la construction des infrastructures, certains observateurs pensent qu'un pays mieux équipé aurait dû être choisi.

"Une énorme erreur a été commise en décembre 2010 au moment de l'attribution de la Coupe du monde face à un pays (les Etats-Unis, NDLR) qui avait toutes les infrastructures", estime Gilles Paché, spécialiste de logistique et professeur à l'université d'Aix-Marseille.

"On partait avec le Qatar sur rien, ex nihilo. On partait sur un événement de taille mondiale fondé sur du sable", ajoute-t-il, alors que "les Etats-Unis étaient vraiment bien équipés" en stades et en hôtels.

Pour atteindre la neutralité, les organisateurs promettent aussi que les émissions du tournoi seront intégralement compensées: ils vont acheter des crédits carbone, correspondant en théorie à une réduction des émissions équivalente à celles du Mondial, réalisées par des tierces parties (par exemple avec des projets d'énergie renouvelable en Turquie).

"La compensation carbone crée une diversion, car elle véhicule l'illusion qu'une solution qui ne nécessiterait pas d'efforts de réduction d'émissions de gaz à effet de serre impliquant des décisions politiques ambitieuses est possible", critique Julien Jreissati. "Nous devons réduire les émissions à la source le plus rapidement possible", estime-t-il.

Pour les prochaines Coupes du monde, Gilles Dufrasne propose une "réflexion systémique" plutôt que de chercher à verdir l'événement à la marge: "réfléchir à la fréquence" ou par exemple "répartir les matches à travers le monde pour jouer dans un stade qui est le plus proche pour les deux équipes qui s’affrontent".

(K.Lüdke--BBZ)