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Le président américain Joe Biden, conforté par les élections de mi-mandat, fait une brève escale vendredi à la COP27 pour réaffirmer les engagements climatiques des Etats-Unis, sous pression pour augmenter leur aide aux pays pauvres, en première ligne du dérèglement climatique.
Quelques jours après le sommet qui a vu défiler des dizaines de ses homologues à Charm el-Cheikh, le président américain va rappeler que les Etats-Unis se sont dotés cet été d'une loi investissant 369 milliards de dollars dans des projets d'énergie verte et des initiatives pour le climat.
"Pour la première fois, les Etats-Unis sont dans une bonne dynamique vis-à-vis du climat", analyse Joseph Majkut, expert en énergie au Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS).
Mais dans le même temps, Washington n'a toujours pas tenu ses engagements dans le cadre de la promesse des pays riches de fournir 100 milliards de financements par an aux plus pauvres, pour lutter contre les émissions et s'adapter au changement climatique.
"Les Etats-Unis doivent être un leader climatique. (...) Le message au président Biden est de se tenir au côté des peuples de la planète et des générations futures", a dit à l'AFP à Charm el-Cheikh la militante ougandaise Vanessa Nakate, figure du combat des jeunes pour le climat.
Car alors que se multiplient les catastrophes - sécheresses affectant les récoltes, canicules, méga-feux, inondations -, les pays les plus touchés réclament désormais des fonds pour les "pertes et dommages" subis.
L'émissaire spécial américain pour le climat, John Kerry, a voulu enjamber la question en assurant mercredi à la 27e conférence internationale sur le climat qu'"aucun gouvernement au monde n'a l'argent" pour mettre sur la table les "milliards" nécessaires, et qu'il faudrait donc trouver des moyens d'enrôler le secteur privé.
Joe Biden donc sera très attendu sur la question, comme sur les réductions d'émissions, qui vont à nouveau atteindre des records en 2022, selon un rapport de référence publié vendredi.
Car aucun élu républicain n'a voté son "Inflation reduction act". Et le parti républicain va probablement reconquérir la majorité à la Chambre des représentants.
- "Sauver la planète" -
"Perdu ou gagné, nous aimerions voir une coopération bi-partisane pour sauver la planète", a déclaré jeudi la puissante présidente actuelle de la Chambre, Nancy Pelosi, présente à la COP27.
Sur l'aide aux pays pauvres, Kathy Castor, présidente démocrate de la commission spéciale de la Chambre sur la crise climatique, a dit à l'AFP espérer que les Républicains ne bloqueraient pas l'approbation d'une contribution américaine de 11,4 milliards.
Mais en général, "ils n'ont pas vraiment été des partenaires pour s'attaquer à la crise climatique", a-t-elle rappelé.
Au chapitre de la réduction des émissions, ce sont les vives tensions entre la Chine et les Etats-Unis qui inquiètent.
La coopération entre les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre mondiaux est jugée primordiale et le patron de l'ONU, Antonio Guterres, les avait appelés lundi en ouverture de la COP à assumer leur "responsabilité particulière".
Le président chinois Xi Jinping n'a pas fait le voyage de Charm el-Cheikh, mais les deux hommes se rencontreront lundi à Bali, en Indonésie, en marge du sommet du G20. Ils devraient notamment aborder le "travail commun" sur le changement climatique, selon un haut responsable de l’administration américaine.
Avant de s'adresser à la COP, en fin d'après-midi, le président Biden aura un entretien avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Selon la Maison Blanche, il évoquera notamment la question des droits de l'Homme, alors que le sort d'Alaa Abdel Fattah, blogueur prodémocratie emprisonné et en danger de mort après sept mois de grève de la faim, s'est hissé au coeur des débats à Charm el-Cheikh.
(U.Gruber--BBZ)